Le costume paysan | |
Le costume traditionnel paysan, malgré sa disparition irréversible dans un avenir proche, reste la coutume la plus surprenante de notre village en ce début de 21ème siècle. En effet, quelques paysannes le portent encore quotidiennement malgré les grandes difficultés liées au maintien de cette garde-robe inadaptée à notre époque moderne. Si cette tenue est aujourd'hui le Costume Alsacien par excellence, elle a depuis des temps immémoriaux été le vêtement typique des paysans et paysannes du Kochersberg et du Pays de Hanau et, en ce qui nous concerne, tout particulièrement dans les villages voisins de Mietesheim, d'Engwiller, d'Offwiller et d'Uhrwiller. Dans notre village, le costume traditionnel masculin est passé de mode chez les jeunes hommes au lendemain de la première guerre mondiale dès que ceux-ci ont eu des contacts avec un monde différent de la paysannerie comme le travail en usine ou d'autres métiers de l'industrie. Certaines épouses, dont les plus jeunes sont nées dans les années 1920, l'ont conservé jusqu'à nos jours. Ce costume a également été pour nos anciens une façon d'affirmer leur identité au cours des vicissitudes de l'histoire mouvementée de notre région. |
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La tenue masculine La tenue féminine |
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Les valets de Pentecôte | |
Chaque année, le dimanche de Pentecôte, les garçons d'âge scolaire, équipés de deux couvercles de marmite, se rassemblent. En rangs serrés, les petits devant, les grands derrière, ils parcourent les rues et ruelles du village en claquant ces couvercles l'un contre l'autre en provoquant ainsi un vacarme assourdissant destiné à effrayer les esprits malfaisant. Cette coutume est apparue au lendemain de la dernière guerre mondiale et aurait été copiée sur une habitude d'un village voisin. Elle remplace une tradition plus ancienne encore et jadis pris en charge par les valets des fermes. Ceux-ci de part leurs habitudes de travail, étaient très habiles à manier le fouet et parcouraient les rues en les faisant claquer avec force. Avec la disparition de ces valets de ferme, ce sont les garçons qui, après s'être préalablement bien exercés, ont repris cette tradition jusqu'au moment où l'approvisionnement des fouets dits de Perpignan a été très difficile. Comme chaque effort mérite salaire, c'est le lundi de Pentecôte que ces même valets, et plus récemment les garçons, dès les premières heures de la matinée commencent une quête bien particulière. Par classe d'âge, les grands d'abord, ils se rendent de maison en maison pour réclamer leur dû. L'un d'entre eux est porteur du Maïe, sapin ou arbrisseau décoré préalablement par les filles de leur classe d'âge de fleurs en papier multicolores. C'est lui qui récite à chaque station le même verset : |
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Dù kùmme de Uhrwiller Pfinschde Büewe Sie welle a Hàfe voll kochdi Rüewe Kochdi Rüewe senn nett güet Liewer a àlder Scheihüet Drei Eier e'rüss Odder ech scheck de Màrder enn's Hienerhüss
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Le Màrder en question est un personnage qui se veut effrayant au visage noirci à la suie. Il est en outre muni d'un imposant bâton sculpté. C'est de bonne grâce, et en remerciement de l'acte profane perpétré la veille, que les paysannes lui remettent les victuailles demandées recueillies dans son chapeau. Il les dépose dans un panier porté par deux de ses camarades et garni de foin ou de sciure pour éviter de casser les œufs. Le tour du village accompli, c'est autour d'une énorme omelette qu'ils festoient en compagnie des filles qu'ils ont préalablement invitées. Les œufs non consommés sont mis en vente et la recette partagée. Les valets de fermes de jadis ne se contentaient pas de recueillir des œufs, mais également du lard et du vin qui leur permettaient une fois par an de ripailler aux frais de la communauté. Le verset en langue allemande qu'ils récitaient ou chantaient était adapté à leur requête : |
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Da kommen die Uhrwiller Pfingstenknecht, Sie wollen haben das Pfingstenrecht, Das Pfingstenrecht soll euch nicht verdrießen, Ein Budell Wein zum Fenster hinaus gießen, Ein Stück Speck von der Mohre Seide weg, Net so groß, net so klein, Schneid ein wenig weiter hinein, Ein halb Mass Wein in den Kübel hinein, Da wollen wir alle zufrieden sein, Vier Eier e'rüss Odder ech scheck de Màrder enn's Hienerhüss
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Le Messti |
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Célébré jadis le jour de le dimanche le plus proche de la Saint Michel, patron du village, la date du messti a été plusieurs fois changée et est fixée actuellement au milieu du mois d'octobre. Si cette fête est issue d'une célébration religieuse (Messtag ou Kirchweih), elle depuis longtemps considéré comme fête profane et célébrée comme telle. Le personnage central en est le Messtiburscht. A la suite d'une adjudication très disputée auprès des autorités locales, c'est lui qui s'était attribué le droit d'organiser les festivités et d'en retirer les bénéfices sur la vente des boissons et des diverses attractions. Plus tard, à la suite de l'abolition des droits féodaux, son rôle d'organisateur va disparaître, mais il lui restera le privilège de demander l'autorisation d'ouvrir les festivités auprès du maire. C'est de cette tradition qu'est issue la célébration actuelle du Messti local et reprise au début des années 1960 par les conscrits. En cortège, animé par l'harmonie de musique et précédé par le drapeau de la classe aux armes du village, trois couples en costume local vont respectivement rendre visite au maire et à ses adjoints auxquels ils vont remettre une bouteille de vin et un biscuit en remerciement de l'autorisation verbale et symbolique d'ouverture des réjouissances qu'ils vont se hâter de mettre en application pendant les trois jours suivants |
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Les noms de fermes. |
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Notre village, dans sa forme ancienne, était essentiellement constitué de fermes plus ou moins imposantes. Tout comme dans les autres villages de notre région, ces habitations portent des appellations, en dialecte Hoftnàmme, qui ont longtemps servi d'adresse avant l'apparition de la numérotation. Mais ces noms ont également permis de distinguer les familles dont les patronymes ressemblaient, endogamie oblige. Encore de nos jours, il est souvent difficile de retrouver des homonymes habitant notre localité sans connaître leur adresse exacte. Tous comme les noms de famille, ces appellations peuvent être regroupées en quatre catégories :
Si l'origine des trois premières se retrouvent souvent au fil des recherches généalogiques des propriétaires, il n'en est pas ainsi pour la dernière catégorie. Certains de ces Hoftnàmme sont très récents et d'autres remontent au 17ème siècle à l'époque des immigrants qui ont repeuplé notre village au lendemain de la désastreuse Guerre de Trente Ans. |